Attaques de panique, guide pour démarrer
Une attaque de panique est quelque chose d’horrible et même de traumatisant. Mais en même temps, beaucoup de gens sont amenés à en vivre : vous n’êtes pas seul à vivre cela. L’objectif de ce guide ? Vous apporter une compréhension globale de ce qui vous arrive, vous aider à vous y retrouver et comprendre les solutions qui s’offrent à vous.
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Qu’est-ce qu’une attaque de panique ?
Pour faire simple, une attaque de panique est une « très très grosse » crise d’angoisse.
Vous ressentez une montée brutale de peur et vous vous retrouvez submergé par cette peur, mais aussi par des symptômes physiques et des pensées envahissantes.
La crise est intense et comporte un pic, qui survient en général au bout de quelques minutes. Sur le moment, vous avez l’impression de perdre le contrôle, de « devenir fou » ou que vous allez mourir.
Notez qu’une seule attaque de panique isolée ne suffit pas à parler de trouble panique (voir plus bas).
Et que ressent-on après la crise ?
Une attaque de panique est souvent un véritable traumatisme.
Un fois terminée, on a tendance à se sentir fatigué ou même épuisé.
On peut se sentir nul ou coupable.
Dans la plupart des cas, on se retrouve avec la peur de refaire une nouvelle crise. C'est « la peur d’avoir peur ».
Une conséquence fréquente...
Cette peur par anticipation pousse généralement à développer des comportements d’évitement, des stratégies de contrôle (ou de réassurance).
Par exemple :
- Chercher à être rassuré par un agent externe, comme une personne, un objet ou la prise d’un médicament, etc.
Ces stratégies peuvent soulager à court terme, mais entretiennent la peur sur le long terme, ce qui peut favoriser l’installation d’une sorte de dépendance.
C’est là que se trouve la porte d’entrée vers l’agoraphobie.
Tout comprendre rapidement en 4 vidéos :
Découvrez quelles sont les causes de vos crises, pourquoi elles peuvent être si difficiles à gérer (et comment il est possible de s’en libérer) en regardant les 4 petites vidéos explicatives que j'ai mises en ligne sur ce sujet.
Je vous y présente également une approche rationnelle, humaine et structurée, pour s'en sortir de façon durable.
→ [S’inscrire pour voir les 4 vidéos]
Symptômes de l’attaque de panique
Les manifestations varient d’une personne à l’autre. On retrouve souvent :
- Peur intense, sentiment de terreur, impression d'une catastrophe imminente.
- Oppression respiratoire, sensation d’étouffer, souffle court.Palpitations et accélération du rythme cardiaque.
- Tremblements, crispations, sueurs, bouffées de chaleur ou frissons.Boule dans la gorge ou la poitrine, douleurs ou serrement thoracique.Nausées ou inconfort abdominal.
- Vertiges, étourdissements, impression d’évanouissement.
- Picotements ou engourdissements.
- Au niveau des pensées : impression de perdre le contrôle ou que l'on va mourir.
- Parfois déréalisation ou dépersonnalisation (voir plus bas).D’autres signes, plus rares, peuvent survenir.
En cas de doute médical sur des symptômes inhabituels (ex. douleur thoracique nouvelle, perte de connaissance), n’hésitez pas à consulter un médecin, pour vous assurer de ce dont il s’agit.
Point de vigilance
Si le besoin de faire des examens devient récurrent (comme une sorte d'addiction permettant d'être apaisé à court terme), il faut l'interpréter comme le développement d'une tendance hypocondriaque.
L'hypocondrie peut elle aussi se traiter.
Trouble panique : qui est touché ?
Le trouble panique toucherait de 800 000 à 2 000 000 de personnes en France. Cela fait une prévalence de 1,17 % à 2,9 % sur une année. On compte environ deux femmes pour un homme.
Mais le trouble panique implique des attaques attaques de panique réccurentes sur un période donnée.
Cela veut dire que qu'un bien plus grand nombre personne aura fait au moins une attaque de panique dans sa vie !
Donc une chose est sûre...
Vous n’êtes pas seul(e) à vivre ces horribles crises.
D’autres personnes peuvent vous comprendre, mais aussi vous aider.
De nombreux professionnels se soucient sincèrement des personnes qui subissent ces troubles et cherchent activement à les aider.
Attaque de panique ≠ trouble panique
Le trouble panique est un trouble anxieux (qui fait partie de la nomenclature internationale).
Il se caractérise par la répétition d’attaques de panique et par la peur d’en avoir.
Il se caractérise par :
- la répétition d’attaques de panique (qui étaient initialement spontanées et imprévisibles) ;
- une peur (par anticipation) et des inquiétudes persistantes de la survenue d’une nouvelle attaque de panique (« la peur d’avoir peur »).
- Un retentissement sur la vie du sujet, notamment par des modifications comportementales (évitement, besoin d'être accompagné(e), etc.)
Diagnostic : trouble panique, attaques de panique vs anxiété généralisée vs agoraphobie
Attaques de panique : épisodes brefs de peur intense avec symptômes physiques marqués, parfois à l’origine des évitements.
Trouble panique : épisodes de panique répétés pendant un mois ou plus, avec la crainte persistante de revivre une nouvelle crise.
Anxiété généralisée (trouble anxieux généralisé ou TAG): inquiétude excessive, quasi quotidienne, difficile à maîtriser, sur divers domaines (travail, santé, famille…).
Agoraphobie : besoin impérieux d'éviter, de façon récurrente, des situations vécues comme difficiles à fuir ou à secourir.
Ces troubles peuvent s'associer entre-eux.
Liens utiles :
→ Pour en savoir plus [Anxiété généralisée, guide complet]
→ Pour en savoir plus [Agoraphobie, guide complet]
Attention à l'auto-diagnostic...
Avant de poser tel ou tel diagnostic, un professionnel doit exclure les éventuelles causes médicales ou autres troubles qui pourraient conduire à cet état. C’est ce qu’on appelle faire un diagnostic différentiel.
Contactez un professionnel (médecin ou psychologue spécialisé) pour avoir un avis circonstancié.
Donc, n'hésitez pas à prendre contact si besoin.
Vivre avec un trouble panique...
Vivre avec un trouble panique est quelque chose d'extrêmement difficile.
Et cela d'autant plus que cela peut susciter beaucoup d’incompréhensiondela part de l'entourage, alors que personne concernée développe une profonde culpabilité.
« Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à gérer mes crises ? »
On perd progressivement confiance en soi, on se dévalorise de plus de plus, alors que bien souvent, l’entourage ne comprend pas ce qui se passe (et peut même avoir tendance à juger).
Peu de patient ont conscience à quel point ce qu'il font est en réalité un véritable exploit.
Seulement, on ne pas tenir indéfiniment comme ça...
C’est pourquoi il est essentiel que de ne pas rester pas seul(e) avec ses crises et se faire accompagner dès que possible.
Évolution possible du trouble panique (et troubles associés)
Sans prise en charge adaptée, des attaques de panique isolées peuvent conduire à un trouble panique.
Et un trouble panique peut conduire à de l’agoraphobie (peur d’être dans des endroits pour lesquels fuir ou être secouru serait difficile) mais aussi de l'hypocondrie.
Le trouble panique peut coexister avec un trouble anxieux généralisé. La souffrance et l’épuisement augmentent le risque de dépression et/ou de burn-out.
Il est essentiel de comprendre que dans la plupart des cas, la dépression est une conséquence de ces troubles (du fait des conséquences négatives et de l’épuisement progressif).
En pratique, ce type de dépression se réduit et disparaît mécaniquement, au fur et mesure que le trouble panique est traité.
Une aide trop souvent sous-estimée...
C’est aussi pour cela que j’ai créé un groupe d’entraide en ligne pour les personnes qui souffrent de ce type de trouble.
Cela vous permet de vous entourer de gens qui vous comprennent et qui veulent agir concrètement pour s'en sortir.
"Ainsi, tout le monde se tire vers le haut"
Se rapprocher de personnes bienveillantes et agir pour traiter le fond du problème sont des clés essentielles pour s’en sortir.
Donc ne perdez pas espoir !
Ce que vous vivez s'explique et il est possible de s'en sortir, même lorsqu'on souffre en plus de dépression.
Pour en savoir plus sur les moyens de s'en sortir :
Quelles sont les causes des attaques de panique (et du trouble panique) ?
Il n'existe bien sûr pas une unique cause ou un seul mécanisme qui serait à l'origine de ce type de trouble.
Mais d'après mon expérience, il y a des éléments qui reviennent systématiquement.
Les comportements et mécanismes qui entretiennent la peur et la panique
Ce sont à la base des réflexes de survie, qui se sont progressivement automatisés et ont tendanc eà se répéter en boucle.
La tendance à l’évitement
Éviter ce qui nous inquiète ou nous angoisse apporte un soulagement à court terme… mais entretient l’anxiété à long terme !
En effet, plus on évite une situation, moins elle nous paraît familière et plus elle nous fait peur. Plus on évite une solution, moins on se sent capable d’y faire face et plus elle devient effrayante !
La lutte contre ses propres ressentis
Lutter contre ses ressentis empêche de se connaître et de se comprendre soi-même.
Cela finit par les rendre nos ressentis internes encore plus effrayants.
Lutter est aussi une solution qui apporte un bénéfice à court-terme, mais entretient le problème à long-terme (voir même l'accentue).
Sans compter l’effet « cocotte-minute » :
- À force de tout enfouir et tout garder à l’intérieur, on risque « d’exploser » (comme dans un burn-out par exemple)
La recherche systématique de réassurance par des moyens externes
Tout comme l'évitement, rechercher systématiquement la sécurité par des moyens extérieurs à soi conduit progressivement perdre confiance en soi et à développer une dépendance progressive à tous ces moyens de se rassurer.
C'est donc aussi une solution à court-terme qui accentue le problème à long-terme.
La porte est alors ouverte à une sorte de dépendance progressive aux autres, à certains objets ou des médicaments par exemple.
Plus on s'appuie de façon systématique sur l'extérieur pour développer un sentiment de sécurité, moins on s'en sent capable à l'intérieur.
En résumé : les mécanismes qui entretiennent la peur
- Les croyances négatives irrationnelles sur soi (et sur l'anxiété)
- Les comportements d’évitement (situations, émotions, sensations).
- Les comportements de réassurance externe (personnes, objets,médicaments, checking).
- Les ruminations, doutes, scénarios catastrophes.
- Les comportements de contrôle excessif
Ces mécanismes sont assez communs.
Mais il peut être difficile de s’en extraire.
Heureusement c’est réversible
C'est notamment par une formation solide que le patient peut développer les compétences thérapeutiques qui vont lui permettre de dépasser ces points de blocage en thérapie.
C'est une des raisons qui m'a conduit à développer un programme de thérapie que mes patients peuvent faire soiten totale autonomie, soit en parrallèle des séances.
Mais au final, d'où peuvent bien venir des peurs aussi intenses ?
Tout ce qu'on vient de voir explique un partie du problème, mais cela ne permet pas de comprendre d'où peuvent bien venir des peurs aussi intenses (et bien souvent "irrationnelles")...
Les traumatismes à l'origine de vos angoisses et de vos crises
Après plus de 15 ans de pratique, c'est devenu une évidence...
Pourtant la recherchce sous-estime encore cette question, et la plupart des professionnels de santé n'en parlent pas à leurs patients.
Des traumatismes anciens (datant de l'enfance ou de l'adolescence et bien souvent inconscients) sont la véritable cause de ces angoisses exacerbées et de ces crises de peurs intenses.
Comme ils peuvent être anciens (entre 0 et 6 ans) et qu'ils ne sont pas forcément liés à des événements notables, on peut tout à fait n'avoir aucun souvenir des ces traumas.
Ces traumas peuvent ensuite être réactivés par des déclencheurs subtils, qu'on ne perçoit pas sur le moment.
C'est ce qui donne l’impression dans certains cas que les crises surviennent « sans raison ».
Identifier ces déclencheurs puis ces traumas, apprendre à les déceler pour les uns et les traiter pour les autres sont des étapes clés pour se libérer durablement de ce type de trouble (autrement dit, pour prévenir les rechutes).
Pour en savoir à ce sujet ?
N'hésitez pas à regarder les 4 vidéos explicatives que j'ai mises en ligne.
Cela vous permettra de comprendre cela assez simplement
Ne pas oublier le contexte et l'hygiène de vie
Ces éléments sont souvent sous-estimés dans la prise en charge.
Pour le contexte de vie
Un contexte insécurisant, anxiogène ou même "toxique" (que ce soit au plan familial, professionnel, relationnel ou affectif) peut grandement contribuer au déclenchement d'attaques de panique ou au développement d'un trouble panique.
C'est dans ces différents contextes qu'on va retrouver les fameux déclencheurs dont parlions juste au dessus (parfois totalement inconscients).
Les relations et le sentiment d'insécurité
On parle aujourd'hui de "comportements toxiques" lorsque se sont des personnes quien sont directement la cause et de "relation toxique" lorsque cela s'installe dans la durée, avec un attachement au plan affectif.
C'est quelque chose qu'on retrouve fréquemment dans la dépendance affective.
Tout cela peut favoriser ou entretenir un état d'inscurité permanent.
Comment ?
En venant appuyer « là où ça fait mal », en venant sans cesse réveil d’anciennes blessures.
Et cela d’autant plus que ces différents contextes peuvent eux-mêmes être sources de nouveaux traumas.
Mais il ne suffit en général pas de s’éloigner des relations et contextes de vie toxiques pour s’en sortir.
C’est pourquoi le travail de libération des traumatismes reste une clé essentielle pour se sortir durablement de l’anxiété généralisée.
Au niveau de l'hygiène de vie
La recherche laisse entrevoir des liens convergeant entre hygiène alimentaire et la gravité ou la fréquence des symptômes anxieux ou de panique.
Une alimentation équilibre , avec des aliments de bonne qualité aura tendance à moduler positivement les symptômes anxieux et de panique.
C'est la même chose pour l'activité physique et sportive, ainsi que le sommeil (et plus largement le niveau de fatigue).
Bien sûr, on sait que l'anxiété aiguë à un impact négatif sur le sommeil.
L'anxiété altère notre hygiène de vie, et l'altération de notre hygiène de vie favorise l'anxiété
Nous sommes tous différents sur ces questions.
J'ai des patients qui souffrent de trouble panique alors qu'il ont une hygiène de vie (et alimentaire) irréprochable.
Mais d'autres, moins attentifs à ces questions au départ ont obtenus des améliorations significatives en changeant leur alimentation (arrêt des sucres rapides transformés, du gluten ou du lactose par exemple).
De mon point de vue cela vaut donc toujours le coup d'explorer ces pistes, afin de mettre toutes les chances de son côté.
Les bonne sdirections à prendre globalement
La réduction des sucres rapidement raffinés et des excitants, la réduction du temps d'écran (ou de certains types de programmes comme les infos), une amélioration de vos rythmes, l'écoute de vos besoin, l'exercice physique (etc.), sont vos alliés pour vous libérer progressivement de l'anxiété généralisée.
Bien sûr, s'il était facile de mettre tout cela en place, il n'y aurait pas besoin d'un blog comme celui-ci pour en parler ou de programmes depsychothérapie spécialisé.
Une clé pour avancer :
N'essayez pas de tout changer d'un coup.
Avancez à petit pas, progressivement, en commençant par ce qui est le plus facile à changer.
Sollicitez de l'aide si vous sentez que cela résiste.
Dans quels cas consulter ?
Plus on agit tôt, moins le parcours est compliqué.
Consultez le plus tôt possible.
Visez directement un travail de fond (afin de prévenir l’installation d’un trouble plus sérieux et de prévenir le risque de rechute).
Favorisez des professionnels spécialisés (car, hélas, la plupart des professionnels de la psychologie ou de la santé sont pas insuffisamment formés à la prise en charge du trouble panique).
Bien sûr, continuez de consulter votre médecin ou votre psychiatre, tout en associant cette démarche à une approche plus spécialisée.
Et si vous avez pris du retard, ce n'est pas grave. D'après mon expérience, on arrive à faire quelque chose dans près de 9 cas sur 10 lorsqu'on combine les différents moyens à notre disposition.
Dans tous les cas, persévérez
Si le chemin peut s’avérer difficile dans certains, il est possible de s’en sortir et d’arriver à une paix durable dans la grande majorité des cas.
La plupart de mes patients se libèrent de leurs attaques de paniques en quelques semaines, et cela parfois malgré des annéees de troubles.
Bien sûr, on ne peut jamais le garantir à 100% en psychothérapie.
Mais j'ai des patients qui s'en sont sorti après plus de 30 ans d'anxiété et d'attaques de panique par exemple.
Donc courage, ne baissez pas les bras
Que faire en cas d'urgence ?
En cas d’urgence : détresse aiguë, idées suicidaires, symptômes physiques nouveaux ou inquiétants.
Ne restez pas seul(e).
Composez les numéros d’urgence (que vous trouverez plus bas dans ce site), .
Contactez votre médecin ou votre service médical habituel et informez le psychologue qui vous accompagne (si vous avez un accompgnement).
Enfin, une fois le moment de crise passé, renseignez-vous auprès de professionnels spécialsiés et n'attendez plus pour passer à l'action.
Je vous partagerai dans ce blog d'autres outils (complémentaires à ces premières démarches) pour savoir comment réagir en cas d'urgence.
Que peut-on faire pour se libérer d'attaques de panique récurrentes ?
Cela se résume en trois étapes (et en même temps 3 approches complémentaires, qu'il convient de combiner pour obtenir de meilleurs résultats) :
- Comprendre (les mécanismes inconscients)
- Apprendre à gérer la peur et les crises (à l’aide detechniques conçues pour cela)
- Traiter les causes de vos angoisses (à l’aide de techniquesdethérapies faites pour cela)
Bien sûr c'est très difficile à faire seul...
Et cela fonctionne mieux lorsque tout cela est accompli dans le cadre d'une démarche structurée, cohérente et progressive.
C'est pourquoi un accompagnement par un professionnel qualifié est nécessaire dans le plupart des cas.
"On ne peut jamais garantir à 100% la guérison en psychothérapie, mais c’est avec cette approche combinée que j’obtiens les meilleurs résultats pour mes patients".
Pour en savoir plus :
Là encore, n'hésitez pas à regarder les 4 vidéos explicatives que j'ai mises en ligne. Cela vous permettra en quoi consiste cette approche (de façon concrète).
Quelles thérapies ont fait leurs preuves dans le traitement des attaques de panique ?
La psychothérapie est le moyen le plus reconnu à ce jour pour traiter le trouble panique.
Mais je reçois régulièrement de nouveaux patients qui ont essayé de multiples thérapies sans succès.
Quelles sont alors les thérapies qui peuvent vous aider ?
Thérapies Cognitives et Comportementales (TCC)
Selon les recommandations internationales, les TCC sont un traitement de première intention pour le trouble panique.
C'est pour cette approcheque l'on a le plus de publications et de recul.
Les TCC s’appuient sur une psychoéducation claire, un travail sur les pensées (les croyances) et surtout des expositions graduées.
Elles disposent d’un niveau de preuve solide pour réduire les symptômes et favoriser la rémission à court terme.
Important au sujet des thérapies '"en général":
Vous pouvez avoir une expérience totalement différente d’un thérapeute à l’autre.
Si vous avez tenté une TCC sans succès, cela ne veut en général pas dire que cette approche ne vous convient pas.
Cela veut plutôt dire que la façon de travailler de ce thérapeute ne vous a pas convenue.
La thérapie EMDR pour les attaques de panique
L’objectif de la thérapie EMDR est d’aider votre cerveau à « digérer » le matériel traumatique susceptible de déclencher et d’alimenter la panique.
La recherche montre à ce sujet des résultats encourageants.
La qualité des preuves reste hétérogène et plus limitée que pour les TCC, mais attention...
"L'absence de preuve ne signe pas la preuve de l’absence." (Carl Sagan)
La thérapie EMDR est donc à prendre plus comme un complément à une approche TCC.
Ce que j’observe en pratique avec mes patients :
L’EMDR ne remplace pas le travail comportemental sur les évitements et les habitudes de réassurance.
En revanche, cette thérapie (et ses dérivés) permettent de lever plus facilement d'importants blocages émotionnels.
À l’inverse, le travail en TCC a tendance à rendre la thérapie EMDR plus performante lorsque les deux sont combinées de façon cohérente.
En effet,, en TCC le patient apprend à mieux gérer (et donc accueillir) ses émotions.
Or cette capacité est est un atout pour avancer vite dans le traitement des traumatismes en EMDR.
La combinaison des deux apporte un vrai « plus ».
Et avec cette combinaison qu'on arrive (avec mes patients) de dépasser des points de blocage que qu'ils n’arrivaient pas à dépasser jusque-là, en n’utilisant que l’une ou l’autre de ces approches.
Existe-t-il d’autres approches qui peuvent aider à traiter un anxieux associé à des attaques de panique ?
EFT, hypnose, TIPI, Mindfulness, sophrologie, cohérence cardiaque, brainspotting, EMT, etc. Certaines personnes y trouvent une aide complémentaire, voir des aides puissantes dans certains.
Bien sûr, les preuves issues de la recherche sont moins robustes que pour les TCC.
Mais encore une fois, cela ne veut pas dire qu'il faut négliger ces approches.
Mon retour d’expérience sur ces techniques de thérapie:
Avec le recul, je vois à quel point certains de ces outils sont essentiels pour compléter et enrichir une prise en charge fondée sur les preuves, mais aussi pour offrir un panel d'outils plus large, susceptible de mieux de mieux convenir a certains patients.
C’est pourquoi je combine plusieurs de ces techniques dans le cadre du programme de thérapie que j’ai développé pour traiter les troubles anxieux aigus, tels que le trouble panique.
De cette façon, on peut adapter le programme de thérapie aux besoins de différents patients, ainsi qu'à des situations variées.
Pour en savoir plus :
Là encore, vous pouvez regarder les vidéos que j’ai mises en ligne pour expliquer mon approche
Quel format de thérapie permet des résultats (cabinet, visio, programme en ligne, groupe, etc.) ?
D’après la recherche effectuée en TCC, on obtient des résultats autant :
- en individuel qu'en groupe
- à distance (en visio) qu'en cabinet
- avec des séances en présentiel
- ou avec une thérapie en ligne.
L’essentiel du bénéfice semble plus venir de la qualité du protocole que du format proprement dit.
Médicaments et trouble panique
Selon les cas, un médecin peut proposer des antidépresseurs (ISRS/IRSN), des anxiolytiques ou parfois (plus rarement) des neuroleptiques.
Que peut-on dire à partir des résultats de la recherche ?
On distingue ne gros deux cas de figure :
En l’absence d’urgence clinique :
Pour un patient présentant un trouble panique (avec ou sans agoraphobie), sans urgence clinique, la psychothérapie (incluant au minimum une TCC) est le choix de première ligne.
Elle favorise des résultats plus durables et de façon plus sécurisée, car il n’y a pas de risque d’effets secondaires ni de dépendance.
La recherche montre par exemple des résultats plus durables pour la TCC seule par rapport à des médicaments seuls (moins de rechutes à l’arrêt du traitement).
En cas de symptômes très invalidants :
Il peut être judicieux de démarrer une combinaison psychothérapie (incluant au minimum une TCC) + médication (antidépresseur ou anxiolytique).La prescription devrait alors être envisagée à court terme.
Ainsi, on profite d’un soulagement rapide, tout en l’associant à une démarche thérapeutique de fond et à ses bénéfices à long-terme.
Les anxiolytiques à base de benzodiazépines, ils devraient être limités dans le temps et combinés à une TCC, afin de faciliter leur retrait ultérieur.
On limite ainsi les effets secondaires et la dépendance, qui peuvent devenir de vrais problèmes si on n’y prend pas garde.
Contre-indications, accoutumance et dépendance
Les médicaments présentent des contre-indications, des risques d’accoutumance ou de dépendance. C’est pourquoi la prescription doit être faite au cas par cas et par un médecin.
Afin d'obtenir de meilleurs résultats, la décision de prescription devrait tout de même être prise dans le cadre d’un projet de soin plus global, qui inclut la psychothérapie (en collaboration avec un psychologue spécialisé, par exemple).
La psychothérapie reste cruciale :
S’assurer de traiter les causes profondes du trouble, de modifier les comportements qui entretiennent le problème et d’acquérir certaines compétences thérapeutiques, sont le moyen le plus sûr de prévenir les rechutes.
Point de vigilance :
"Attention à ne pas opposer causes psychologiques et causes biologiques, ce ne sont que les deux facettes d'une même pièce..."
Mon retour sur la thérapie du trouble panique
J’ai fréquemment des patients qui, lors du premier contact, me disent :
- "J’ai essayé l’EMDR et ça n’a pas marché."
- "J’ai essayé les TCC et… ça n’a pas marché."
- "J'ai essayé les médicaments et ça n'a pas marché
- « J’ai tout essayé, rien fonctionne…"
Est-ce que cela veut dire que ces différentes méthodes de soin ne seraient pas efficaces ?
Non, bien sûr.
De nombreux facteurs peuvent jouer dans le fait qu’une thérapie soit fructueuse ou non (la relation, le moment, le contexte, la façon de travailler du thérapeute, etc.).
Cela montre par contre quelque chose : il y a un problème dans la prise en charge de ces troubles en France.
Le problème la prise en charge en charge de ces troubles en France
Comme on l'a vu, de nombreuses personnes se retrouvent à essayer d’apprendre à gérer leurs peurs et leurs angoisses sans avoir bien compris tout ce qui se passe en elles…
D'autres essaient de traiter les causes de leurs angoisses (les traumas), en thérapie EMDR par exemple, mais sans avoir appris à gérer leurs angoisses.
D’autres essaient de modifier les comportements qui entretiennent le problème (évitement, lutte, stratégies pour rassurer, etc.), comme on le fait en TCC, mais sans s’occuper des traumas qui sont à l’origine des angoisses.
Et tout cela sous la direction de très bons professionnels par ailleurs.
La conséquence ?
De nombreuses personnes se retrouvent à essayer toutes sortes de soins et de thérapies, les unes après les autres, pendant des années, sans bénéfice durable.
C'est lié (d'après moi) à quelque chose de simple...
"Chacune de ces approches ne traite qu'une partie du problème".
Les professionnels ne sont à la base pas formé àune approche globale de ces troubles.
Une solution : aller vers une approche combinée
Pour mettre toutes les chances de votre côté (et faire en sorte que vos progrès soient durables), il est de mon point de vue nécessaire de combiner ces trois approches :
- Comprendre très précisément ce qui se passe en vous.
- Apprendre à gérer les crises, la peur autrement.
- Traiter les traumas qui sont à l’origine des angoisses.
Tout cela en combinant les différentes techniques de thérapies entre elles.
Tout cela dans le cadre d'un programme cohérent de "A à Z", afin de maximiser le potentiel thérapeutique.
Ce que j’ai mis en place avec mes patients
C’est ce constat qui m’a conduit à concevoir un programme de thérapie (où on combine ces trois dimensions du soin), dans une démarche structurée (pas à pas) et cohérente (de A à Z).
Plutôt que de faire soit de l’EMDR, soit des TCC (ou de l’EFT, ou de la cohérence cardiaque, etc.), je propose de combiner ces différentes approches dans le cadre d’un programme de thérapie complet, spécifiquement conçu pour le trouble panique.
Bien sûr, comme je le dis à chaque fois, on ne peut jamais garantir à 100 % la guérison en psychothérapie.
Mais c’est avec cette approche combinée que j’obtiens les meilleurs résultats pour mes patients.
Ainsi, avec les patients qui font ce programme et que j'accompagne directement, on arrive à une libération durable pour 9 personnes sur 10.
Ce n’est pas de la magie… C’est une question de méthodologie.
Pour en savoir plus
Comme vous le savez maintenant, je mets à disposition 4 vidéos explicatives pour vous permettre d'aller plus loin sur ces questions et comprendre cette approche thérapeutique.
N'hésitez pas à les regarder et même à me dire ce que vous en avez pensé (votre avis a beaucoup d'importance !)
→ [S’inscrire pour voir les 4 vidéos]
Dans tous les cas, merci pour votre lecture.
Je vous souhaite une belle journée et je vous dis à bientôt dans un prochain article !
Karim
Sources :
National library of medecine - CNIB
AssuranceMaladie (Ameli) - Définitions, symptômes, diagnostic, prise en charge.
NIMH - Définitions, repères cliniques et prise en charge. Institut national de la santé mentale
ICD-11(OMS) - Descriptions cliniques et critères pour trouble panique/ agoraphobie. IRIS
NCBI (tableau critères “panic attack”) - Description du pic en quelques minutes et liste des symptômes. CNIB
NICECG113 - Recommandations adultes (TAG / trouble panique). NICE
Cochrane& revues / méta-analyses - Efficacité des psychothérapies, dont TCC (et formats).
Crises d'angoisse, attaque de panique, anxiété généralisée, agoraphobie
Si vous êtes touché par :
- des crises d'angoisse récurrentes ;
- des attaques de panique ;
- de l'anxiété généralisée ;
- de l'agoraphobie ;
- d'autres phobies associées à ces troubles...
Vous pouvez consulter le livret PDF du programme de thérapie que je propose pour ces troubles.



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